La douleur abdominale, les règles abondantes, les crampes menstruelles et les rapports sexuels douloureux sont des signes fréquemment rapporté par la femme. Mais ces symptômes sont également des signes distinctifs de l’endométriose, une condition médicale gravement douloureuse et sous-diagnostiquée qui affecte environ 10 pour cent des femmes.

Le diagnostic de l'endométrioseL’endométriose se produit lorsque le tissu endométrial, qui tapisse normalement l’intérieur de l’utérus, se développe ailleurs dans le corps, comme sur les ovaires ou dans les trompes de Fallope ou souvent dans le péritoine. Cette croissance anormale provoque une réponse inflammatoire et l’apparition de douleurs rythmées par le cycle.

L’endométriose affecte les femmes pendant leurs années fertiles, donc avant la ménopause. Mais un grand nombre de ces femmes ne sont jamais diagnostiqués, ou sont mal diagnostiqués pendant des années. L’endométriose peut causer une douleur grave, et elle représente l’une des principales causes de l’infertilité. Ce sont les symptômes les plus courants de l’endométriose que toutes les femmes en âge de procréer doivent connaître.

Périodes abondantes 

Un symptôme fréquent de l’endométriose est représenté par le saignement excessif pendant les menstruations. Les menstruations peuvent également durer plus de 7 jours. Un saignement excessif peut entraîner de faibles niveaux de fer. Cela peut entraîner de la fatigue, la perte de cheveux et l’anémie. Beaucoup de femmes atteintes d’endométriose connaissent des périodes extrêmement abondantes, et peuvent même remarquer des caillots dans leur sang de période. Cette symptomatologie se développe habituellement quelques années après la première période, de sorte que les femmes atteintes d’endométriose peuvent penser qu’il s’agit de signes d’une période normale.

La douleur abdominale, surtout pendant votre période 

La douleur pelvienne est généralement le symptôme le plus évident de l’endométriose. Certaines personnes peuvent avoir une douleur chronique qui ne disparaît jamais, mais elle devient particulièrement grave juste avant et pendant la menstruation. Lorsque le tissu de l’endomètre saigne dans des endroits où il ne peut pas (ou ne peut pas facilement) vider le sang hors du corps, il peut causer de l’inflammation et de la douleur. Cette douleur est généralement plus intense dans le bas-ventre et le bas du dos, il s’agit de douleurs qui ressemblent à celles des crampes de la période régulière, mais bien pire.

Des rapports sexuels douloureux (aussi appeler la dyspareunie)

Comme l’endométriose endommage les organes reproducteurs, les rapports sexuels peuvent devenir très douloureux. L’acte de pénétration peut pousser contre le tissu cicatriciel, endommageant les muscles. La douleur avec l’orgasme est commune, mais les patientes ne l’expriment pas habituellement

L’infertilité 

Un symptôme dévastateur de l’endométriose est l’infertilité. On estime que plus de 40% des femmes souffrant d’endométriose seront incapables de tomber enceinte. Ceci est causé par le tissu cicatriciel qui endommage les ovaires et les parois de l’utérus.

Tomber enceinte n’est pas le seul problème. Porter un enfant à terme peut aussi être difficile. Certaines études ont montré que les femmes atteintes d’endométriose ont un plus grand risque de faire une fausse couche. Cela peut être causé par le déséquilibre hormonal et les lésions cicatricielles de l’endométriose.

Comment l’endométriose est-elle diagnostiquée?

Le diagnostic de l’endométriose n’est pas facile, et se base sur un faisceau d’argument. Le seul moyen de confirmation et la laparoscopie chirurgicale avec biopsie. Mais il est possible de commencer le traitement de l’endométriose en se basant uniquement sur la clinique et la radiologie.

L’examen clinique gynécologique et abdomino-pelvien

De préférence en période menstruelle pour augmenter sa sensibilité. Il permet de rechercher des signes directs ou indirects d’endométriose. Il se base principalement sur la palpation de l’abdomen, l’examen du vagin et du rectum.

L’échographie pelvienne et endo-vaginale

Il s’agit de l’examen radiologique réalisé en 1er intention pour la plupart des pathologies gynécologiques. La normalité de l’échographie n’élimine pas le diagnostic d’endométriose. Cet examen permet de rechercher essentiellement les kystes ovariens endométriosiques, et d’éliminer les autres diagnostics différentiels.

La laparoscopie

À l’heure actuelle, la laparoscopie avec biopsies est le seul moyen permettant de diagnostiquer avec certitude l’endométriose. Il s’agit d’une opération, sous anesthésie, dans laquelle un mince tube télescopique avec une lumière (le laparoscope) est inséré dans l’abdomen par une petite incision au niveau du nombril, permettant au gynécologue de voir s’il y a un tissu endométrial dans le bassin. Une partie ou la totalité du tissu suspect est retirée afin qu’il puisse être examiné sous un microscope pour confirmer le diagnostic d’endométriose.

Avec la laparoscopie, l’endométriose peut être visualisée sous forme d’implants péritonéaux, d’endométriomes et de nodules profonds qui sont souvent associés à des adhérences. La couleur, la taille et la morphologie des lésions endométriosiques varient énormément d’une personne à l’autre. Sur l’histopathologie, le diagnostic de l’endométriose nécessite la présence de deux ou plusieurs des caractéristiques histologiques suivant: épithélium de l’endomètre, glandes endométriales, stroma de l’endomètre et macrophages chargés d’hémosidérine.

Il est important de ne pas retarder la consultation de votre médecin, car un diagnostic et une prise en charge précoces peuvent réduire la gravité de la maladie. Il est également important de savoir que, beaucoup de femmes ne reçoivent pas un diagnostic correct pendant sept à dix ans, parce que les symptômes peuvent varier entre les femmes et peuvent changer au fil du temps. Le diagnostic peut également être retardé par la douleur de la période considérée comme normale par la communauté et par les professionnels de la santé.

En se basant sur l’ensemble de ces tests, le diagnostic de l’endométriose peut être posé, et une prise en charge adapter peut commencer en fonction de la symptomatologie de la patiente.