Alors que les scientifiques ont tendance à utiliser les cellules souches comme une nouvelle stratégie thérapeutique pour traiter une grande variété de maladies, les scientifiques qui étudient l’endométriose ont pu expliquer, comment les cellules souches progénitrices, résidant dans l’utérus et le tissu mésenchymateux, peuvent contribuer à l’étiologie de l’endométriose.

Les cellules souches, sont-elles normalement présentes chez la femme normale ?

La cellule souche est une cellule indifférenciée capable, à la fois, de générer des cellules spécialisées par différenciation cellulaire et de se maintenir dans l’organisme par prolifération ou division asymétrique. Les cellules souches sont présentes chez tous les êtres vivants multicellulaires. Elles jouent un rôle central dans le développement des organismes ainsi que dans le maintien de leur intégrité au cours de la vie.

En fait, on sait que l’endomètre humain est un tissu dynamique, qui subit des cycles de croissance et de régression à chaque cycle menstruel, Les cellules souches progénitrices adultes possèdent une capacité de régénération remarquable. Elles ont la capacité, si elles sont rétrogradées et implantées au niveau du péritoine ou d’autres organes pelviennes, de générer un tissu identique sur le plan histologique et fonctionnel à l’endomètre normal de la femme.

Arguments en faveur de l’étiopathogénie des cellules souches dans l’endométriose

Les cellules souches sont présentes dans l’endomètre, ainsi que dans le sang menstruel, et leur présence est significativement plus élevée chez les femmes atteintes d’endométriose, suggérant qu’ils peuvent jouer un rôle dans la maladie.

Enquêtant plus loin, les chercheurs ont montré que certaines cellules dans les lésions d’endométriose sont des clones les unes des autres, conduisant à l’hypothèse que ces cellules provenaient d’une cellule souche parentale.

D’autres études ont montré que l’expression des gènes, liés aux cellules souches, est significativement plus élevée dans l’endomètre des femmes à l’âge de la reproduction. En particulier, les gènes SOX2 et les gènes NANOG, qui sont significativement plus élevés dans l’endomètre ectopique chez les femmes atteintes d’endométriose. L’expression plus élevée indique que ces gènes peuvent jouer un plus grand rôle dans la régulation des cellules souches endométriales chez les femmes atteintes d’endométriose.

Malgré la variété des études faites durant les dernières années, il n’y a pas d’explication physiopathologique claire de la façon dont les cellules souches sont impliquées dans l’endométriose. Cependant, les chercheurs utilisent les connaissances et les hypothèses qu’ils ont pour développer des traitements pour la maladie.

Une meilleure compréhension de la pathogenèse de l’endométriose pourrait aider à développer de nouveaux médicaments plus efficaces, non hormonaux, qui peuvent inhiber le développement de la maladie et soulager la douleur ou l’infertilité sans inhibition de l’ovulation et des menstruations.

L’identification des différentes populations de cellules souches dans l’endomètre ectopique, pourrait ainsi fournir une cible thérapeutique potentielle pour cette maladie fréquente et invalidante.

Cela veut dire que, si les cellules souches du mésenchyme, appelées cellules souches mésenchymateuses (CSM), sont les principaux contributeurs à cette pathogenèse, les inhibiteurs de la tyrosine kinase comme le SORAFENIB peuvent diminuer la capacité des CSM à proliférer, migrer et induire la croissance des vaisseaux sanguins dans le tissu endométrial ectopique, ce qui peut offrir un certain nombre de nouvelles opportunités pour traiter les femmes atteintes d’endométriose.