L’ablation de l’utérus, aussi appelés hystérectomie, est l’une des opérations chirurgies les plus pratiquées chez la femme dans le monde.

Cette fréquence élevée de cette intervention est principalement liée aux faites que, cette technique chirurgicale est une solution à de nombreuses pathologies de la femme.

Actuellement, on peut indiquer une hystérectomie pour le traitement des fibromes utérins, de l’endométriose, des cancers de l’ovaire de l’endomètre et de l’utérus, mais aussi pour le traitement des lésions cervicales dysplasiques et celui du cancer du col.

Plusieurs complications peuvent survenir au cours de l’hystérectomie, elles peuvent être en rapport avec l’intervention chirurgicale, ou bien avec la maladie qui a nécessité cette opération.

Anatomie de l’utérus

anatomie de l'utérusPour tenter de répondre à la question la plus fréquemment posée par les femmes qui vont subir cette intervention, qu’est-ce qu’une hystérectomie ? On doit premièrement avoir une idée sur l’anatomie de l’utérus.

L’utérus est un organe nécessaire à la reproduction chez la femme, il permet l’implantation de l’ovule et le développement du fœtus.

Pendant chaque cycle, et en l’absence de grossesse, le développement de l’endomètre puis son affaissement à la fin du cycle menstruel, entraîne l’apparition d’un saignement. C’est ce qu’on appelle les règles.

L’utérus est constitué en grande partie de tissu musculaire (myomètre), mais aussi d’un tissu muqueux (endomètre). Sa situation est pelvienne (au niveau du petit bassin), il est localisé entre la vessie et le rectum.

De part et d’autre de l’utérus se trouve les ovaires, dans le rôle est la production hormonale chez la femme, ainsi que la production des ovules nécessaires à la fécondation.

Les trompes font parties de l’utérus, elles permettent le passage des ovules entre l’ovaire et la cavité utérine. C’est souvent à leur niveau que se produit la fécondation.

L’utérus se continu en bas par le col utérin qui traverse la paroi vaginale pour faire saillie au niveau du vagin. Les spermatozoïdes pénètrent dans la cavité utérine à travers le canal cervical du col utérin.

Les types d’hystérectomie

Il existe trois classifications des hystérectomies. Ces classifications dépendent soit de l’anatomie chirurgicale, soit de l’indication, soit de la technique opératoire.

Pour la classification anatomique, chaque hystérectomie diffère de l’autre par les éléments anatomiques à enlever.

Classification anatomique de l’hystérectomie

Dans cette classification on distingue :

  • Hystérectomie totale: cette intervention consiste a enlevé l’utérus en entier avec le col utérin. L’ablation du col permet de prévenir l’apparition d’un cancer cervicale par la suite.
  • Hystérectomie subtotale: c’est une variante de l’hystérectomie, qui consiste en la résection de l’utérus mais avec conservation du col de l’utérus.
  • Annexectomie: l’annexectomie est considérée comme un complément à l’hystérectomie, elle consiste a enlevé les trompes et les ovaires. L’annexectomie peut être unilatérale quand elle est faite d’un seul côté ou bien bilatéral quand elle concerne les deux côtés.
  • Colpohystérectomie élargie: elle associe l’hystérectomie totale avec l’annexectomie bilatérale, la résection d’une partie du vagin en plus de l’ablation des paramètres (éléments anatomiques qui se trouvent de part et d’autre de l’utérus).  Elle est souvent utilisée pour le traitement des cancers.

Les ovaires sont importants chez la femme, car elles représentent l’endroit de synthèse des hormones féminines. Leur ablation entraîne l’apparition des symptômes de la ménopause.

La conservation des annexes est recommandée chaque fois que la situation le permet. On parle de :

  • Hystérectomie non conservatrice, associée à la résection des annexes. Elle est réalisée le plus souvent chez la femme en ménopause ou bien dans le cas du traitement d’un cancer.
  • L’hystérectomie conservatrice (avec conservation des ovaires) : est la règle chez la femme non ménopausée, sauf dans le cas d’une pathologie ovarienne associée.

Classement en fonction de l’indication

L’hystérectomie peut aussi être classée en fonction de l’indication chirurgicale, on distingue :

L’hystérectomie pour une cause fonctionnelle : l’indication dans ce cas est basée sur des symptômes, et non pas sur une maladie organique de l’utérus.

L’indication peut être la présence de douleurs résistantes au traitement, de saignements chroniques, ou une compression d’organes (comme la vessie et les intestins).

Dans cette catégorie un traitement médical est souvent indiqué en première intention. Et l’objectif du traitement chirurgical, si nécessaire, est de supprimer ou de soulager les la symptomatologie fonctionnelle.

L’hystérectomie pour une cause organique : c’est principalement les maladies cancérigènes qui dominent cette catégorie. Il y a rarement un autre choix thérapeutique alternatif à l’hystérectomie dans cette catégorie.

Classement de l’hystérectomie en fonction de la technique chirurgicale

L’hystérectomie peut aussi être classée en fonction de la technique chirurgicale. Dans ce cas on distingue trois grands types :

  • Hystérectomie vaginale (appelée hystérectomie par voie basse) : c’est lorsqu’on enlève l’utérus à travers une incision faite à l’intérieur du vagin. Aucune cicatrice n’est visible.
  • Hystérectomie abdominale (appelée hystérectomie par voie haute) : c’est la technique chirurgicale la plus typique. L’ablation de l’utérus se fait à travers une ouverture de la paroi abdominale, qui peut être soit horizontale soit verticale.
  • Hystérectomie laparoscopique (chirurgie robotique de l’utérus) : dans cette technique on utilise une caméra et des instruments de petites tailles, qui sont introduites dans l’abdomen à travers trois petites incisions de moins de 1 cm chacune.

Dans certains cas, les chirurgiens peuvent associer la voie vaginale et la voie laparoscopique, c’est ce qu’on appelle « hystérectomie vaginale Celio préparée (ou préparée par voie cœlioscopique) ».

Pourquoi faire une hystérectomie – Les indications

Dans environ 90% des cas, l’hystérectomie est réalisée pour le traitement d’une maladie bénigne ou d’une modification fonctionnelle de l’utérus.

Un traitement médical proposé en première intention pour ce type de maladies, et l’intervention chirurgicale n’est proposée qu’après échec de ce traitement.

Dans les 10 % des cas restants, les raisons de l’indication de l’hystérectomie sont carcinologiques, c’est-à-dire que l’intervention va servir à traiter un cancer gynécologique.

Parmi les principales étiologies qui nécessitent une hystérectomie, on trouve :

Hystérectomie pour fibromes utérins

L’utérus myomateux est l’une des indications les plus fréquentes de l’ablation de l’utérus.

Cette maladie tumorale bénigne, se définit comme la présence de tumeurs faites de cellules musculaires au niveau de la paroi myométriale.

Certaines de ces tumeurs peuvent prendre des tailles énormes. Cependant, l’ablation de l’utérus est loin d’être nécessaire dans tous les cas.

Parmi les indications de l’hystérectomie dans les cas de fibromes utérins on peut citer :

  • La taille excessive du fibrome, généralement supérieure à 6 cm.
  • Une pression sur les organes de voisinage
  • Une douleur résistante au traitement médical.
  • Des saignements suffisamment graves pour produire une anémie.

La prise en charge des myomes utérins commence par un traitement médical hormonal.

Le traitement chirurgical des fibromes ne doit être proposé qu’en dernier recours, après échec de l’hormonothérapie.

Un geste chirurgical conservateur (myomectomie) peut être réalisé, chez la femme non ménopausée qui désire avoir des enfants.

Traitement chirurgical de l’endométriose et de l’adénomyose

L’endométriose est une pathologie bénigne qui entraîne une symptomatologie douloureuse chronique et parfois invalidante.

C’est une des pathologies des plus fréquentes chez la femme en âge de procréer. Mais sa cause exacte reste encore inconnue.

Bien que cette maladie soit bénigne, la majorité des traitements médicaux et hormonaux disponibles, ne permettent pas une amélioration considérable au long terme.

Une endométriose, dont le traitement médical n’a pas permis le contrôle des symptômes, représente une indication fréquente de l’ablation de l’utérus, avec destruction des lésions endométriosiques associées.

L’adénomyose est une forme d’endométriose limitée à l’utérus. Elle peut être traitée chirurgicalement par hystérectomie chez la femme ménopausée ou non désireuse de grossesse.

Le prolapsus de l’utérus

Le prolapsus de l’utérus se définit comme, sa descente à travers le vagin par hypotonie du plancher pelvien.

C’est une maladie fréquente chez la femme après la ménopause. Elle peut apparaître des fois chez la jeune femme, après un traumatisme obstétrical survenu lors d’un accouchement.

En classe le prolapsus génital en 3 stades :

  • Un prolapsus de premier degré: caractérisé par une légère hypotonie du plancher pelvien. Dans ce cas le col de l’utérus est à mi-chemin dans le vagin.
  • Prolapsus de deuxième degré: l’utérus est visible au niveau de l’orifice vaginal, mais ne le dépasse pas.
  • le prolapsus de troisième degré, le col de l’utérus et l’utérus dépassent l’orifice vaginal.

Les prolapsus utérins de deuxième et troisième degré doivent être traités par hystérectomie, sauf en cas de désir de grossesse. Pour ce dernier cas, d’autres moyens de traitements médicaux et chirurgicaux sont disponibles.

La chirurgie du prolapsus est souvent réalisée par voie vaginale ou par cœlioscopie.

Le cancer de l’utérus, de l’ovaire, ou du col

Seulement 10% des femmes opérées ont une tumeur maligne, par exemple un cancer du col utérin, un cancer de l’utérus (endomètre ou myomètre), ou un cancer de l’ovaire.

Dans ces cas, l’indication chirurgicale de l’ablation de l’utérus est évidente, et la femme est souvent consciente de la nécessité de cette option thérapeutique.

Pour ces pathologies, la chirurgie carcinologique est souvent très radicale. Elle va nécessiter, en plus de l’hystérectomie totale, la réalisation d’une annexectomie, ainsi que l’ablation des paramètres et des ganglions pelviens et parfois abdominaux.

La chirurgie n’est pas la seule composante du traitement du cancer, la radiothérapie et chimiothérapie sont souvent associées en complément du traitement chirurgical.

Une ablation totale de l’utérus est également pratiquée pour traiter le les lésions pré-cancers du col, comme la dysplasie, le carcinome in situ, le CIN III, ou le carcinome micro-invasif du col de l’utérus.

Autres indications de l’hystérectomie – causes obstétricales

Dans de rares cas, l’ablation de l’utérus peut survenir à la suite d’une urgence obstétricale, par exemple une rupture utérine ou un saignement incontrôlable pendant une césarienne ou un accouchement normal.

Ce saignement, connu sous le nom d’hémorragie du post-partum ou hémorragie de la délivrance, représente la complication la plus sévère de l’accouchement.

La prise en charge de cette hémorragie commence par le traitement médical, puis par le traitement chirurgical conservateur, et dernièrement si le saignement n’est pas contrôlé par la chirurgie radicale (hystérectomie d’hémostase).

L’hystérectomie est donc le choix thérapeutique de dernier recours, dont le but c’est toujours de sauver la vie de la femme.

Quelles sont les alternatives à une hystérectomie ?

Comme mentionné ci-dessus, pour une condition autre que le cancer, l’hystérectomie n’est généralement pas considérée avant l’échec des autres thérapeutiques.

Parmi les traitements alternatifs à l’ablation de l’utérus, on trouve :

  • Le traitement médical hormonal: prescrit en première intention pour la majorité des maladies non cancéreuses.
  • L’embolisation de l’artère utérine : se fait par obstruction sélective de l’artère qui vascularise l’utérus. Cette intervention se fait sous contrôle radiologique. Elle est souvent utilisée pour arrêter un saignement excessif.
  • L’ablation chirurgicale d’une lésion utérine (comme la myomectomie), qui représente une opération courante pour la prise en charge des fibromes utérine
  • L’ablation de l’endomètre (endomètrectomie) : également utilisé pour le contrôle de l’hémorragie génitale dans les situations d’urgence.

Le choix de la technique opératoire

Quelle technique chirurgicale choisir, dépend de 3 critères :

  • La maladie sous-jacente.
  • De la situation individuelle de la femme (les opérations précédentes, la taille de l’utérus, le désir de conservation du col).
  • Ainsi que de l’expérience et de l’expertise du chirurgien. Vu que la maîtrise d’une telle ou telle technique chirurgicale, est variable d’un gynécologue à l’autre.

La femme peut aussi avoir son mot à dire dans le choix de la voie d’abord, tant que le gynécologue lui offre cette possibilité de choix.

Dans le cas où le gynécologue ne maîtrise pas la technique chirurgicale souhaitée par la patiente, alors que sa réalisation est possible selon les données cliniques de la femme, cette dernière peut être référée à un autre chirurgien.

L’hystérectomie abdominale est l’intervention chirurgicale la plus courante au monde, mais en France, la plupart des interventions sont vaginales.

L’hystérectomie laparoscopique est devenue de plus en plus à la mode durant ces dernières années. Mais la facilité et les avantages de la voie vaginale limitent son utilisation.

Avant l’opération pour résection de l’utérus

HystérectomieAvant une hystérectomie, le médecin doit parler en détail à la femme concernée, de la procédure et de ses conséquences.

Des procédés chirurgicaux alternatifs, surtout ceux qui préservent la fertilité de la femme (comme une myomectomie pour le traitement des fibromes utérins), doivent être envisagés, afin de ne pas avoir à abandonner complètement le désir d’un enfant.

Idéalement, les 2 partenaires devraient être impliqués lors de la discussion des modalités opératoires.

Si les ovaires sont enlevés ou pas, dépend principalement de l’âge de la femme, et de la maladie sous-jacente.

La femme doit être ouverte à la possibilité du changement de la technique en peropératoire, en fonction des données cliniques visibles au cours de l’intervention. Les femmes concernées doivent donc être informées de cette possibilité avant l’opération.

En plus d’un examen médical général, un examen gynécologique approfondi doit être effectué avant chaque exérèse de l’utérus. Il est fait à la recherche d’un changement suspect dans la région du col de l’utérus, ou d’une variation de la position de l’utérus.

Si une infection du vagin (vaginite ou vaginose bactérienne) est présente avant l’acte opératoire, cette dernière doit obligatoirement être traitée avant l’intervention, sinon le risque d’infection postopératoire augmente.

Un antibiotique est généralement administré quelques minutes avant l’opération. Le but est de réduire considérablement le risque d’infection.

Une grossesse doit être exclue. C’est pour cette raison qu’il faut se méfier de tout retard des règles, et ne pas hésiter à faire un test sanguin de grossesse ou une échographie.

Hystérectomie vaginale par voie basse

Dans l’hystérectomie vaginale, l’utérus est retiré à travers le vagin. Cette technique possède plusieurs avantages techniques et esthétiques qui la rendent une des meilleurs choix thérapeutiques.

Avantages et inconvénients de l’hystérectomie par voie basse

L’hystérectomie vaginale se caractérise par le faite que :

  • Elle est relativement simple.
  • Physiquement moins stressante.
  • Le temps opératoire au cours de cette intervention est plus court.
  • Les douleurs postopératoires sont moins
  • Ne nécessite pas d’hospitalisation prolongée.
  • Ne laisse aucune cicatrice abdominale, ce qui représente un avantage majeur de la technique.
  • Le risque des complications est diminué par rapport aux autres types opératoires.

Indications de l’hystérectomie vaginale

Cette technique est considérée la méthode de choix pour les anomalies bénignes de l’utérus. En règle générale, l’hystérectomie vaginale n’est pas une option thérapeutique pour les cancers gynécologiques.

L’utérus ne peut pas toujours être retiré par le vagin. Surtout quand il s’agit d’un utérus de grand volume, l’accès par l’abdomen (hystérectomie abdominale) peut être nécessaire.

Une hystérectomie vaginale est appropriée pour des conditions telles que le prolapsus utérin, l’hyperplasie de l’endomètre ou la dysplasie cervicale.

Ce sont des conditions p lesquelles l’utérus n’est pas trop grand, et peut facilement être retiré par voie basse.

Hystérectomie vaginale assistée par cœlioscopie

Dans certains cas, une chirurgie vaginale peut également être préparée par une laparoscopie (aussi appelé cœlioscopie). C’est ce qu’on appelle une hystérectomie vaginale Celio assistée.

Pour cela, le chirurgien décolle d’abord l’utérus avec l’aide d’une laparoscopie, de sorte qu’il peut ensuite être retiré par voie vaginale.

Une grosse incision abdominale n’est pas nécessaire, de petites coupures suffisent pour insérer les instruments de la cœlioscopie.

La préparation cœlioscopique permet de remédier à certaines difficultés opératoires de l’hystérectomie vaginale, et d’éviter ainsi, dans certains cas, l’intervention abdominale.

Particularité opératoire

L’opération est réalisée sous anesthésie locorégionale (Rachianesthésie) ou générale. L’anesthésie générale est préférée par les gynécologues car, elle permet un relâchement des muscles de la région pelvienne.

La plupart des patientes arrivent à bouger le lendemain, et seulement quelques-unes restent à l’hôpital pendant quelques jours.

Le stress physique important devrait être évité durant les premières semaines. De plus, les rapports sexuels ne sont recommandés qu’après une cicatrisation complète de la surface vaginale.

La conservation du col utérin n’est pas possible lors de cette intervention.

Risques et complications de l’hystérectomie vaginale

Les risques majeurs de l’hystérectomie vaginale sont représentés par les lésions peropératoires de la vessie et de l’intestin.

Le risque de complications dépend en grande partie de l’anatomie de la femme, et des compétences du chirurgien.

Hystérectomie abdominale par voie haute

C’est la technique d’hystérectomie la plus classique et la plus ancienne. L’ablation de l’utérus par voie abdominale se fait sous anesthésie générale à travers une incision abdominale.

Avantages et inconvénients de l’hystérectomie abdominale laparotomique

Si cette intervention est l’opération la plus pratiquées dans le monde, c’est parce qu’elle possède des avantages qui lui sont propres :

  • L’accès par voie haute permet au gynécologue un bon aperçu des organes pelviens. Ce qui va permettre une évaluation complète de la situation.
  • Et l’autorise une adaptation chirurgicale en fonction des données cliniques peropératoires.
  • C’est une technique maîtrisée par l’ensemble des chirurgiens.
  • Actuellement aucune autre technique ne peut la remplacer dans certaines situations, comme dans le cas des cancers gynécologiques évolués.

Mais elle possède également ses propres inconvénients, comme par exemple :

  • Le séjour à l’hôpital est généralement plus long.
  • La cicatrice est beaucoup plus évidente que lors de la chirurgie vaginale.

Indications de l’hystérectomie abdominale

Par conséquent, l’hystérectomie abdominale est principalement utilisée pour les maladies malignes de l’utérus et des ovaires.

Son utilisation est également nécessaire dans le cas où la chirurgie par le vagin n’est pas possible, soit pour des raisons techniques ou étiologiques.

Particularités opératoires de l’intervention

La durée de l’intervention dépend essentiellement de la maladie sous-jacente, mais elle est habituellement plus longue que celle de l’hystérectomie vaginale.

La cicatrice opératoire peut être :

  • Horizontale : comme lors de la césarienne, cette incision permet de meilleurs résultats esthétiques. Elle est nommée incisions de Pfannenstiel.
  • Verticale: appeler également ouverture médiane sous ombilicale. Cette incision est moins pratiquée que la première, elle est réservée aux cas ou l’utérus est de très grande taille, et pour la chirurgie cancérologique.

La voie d’abord abdominale, permet si on le souhaite, une conservation du col de l’utérus.

Risques et complications chirurgicales de l’hystérectomie par laparotomie

Le taux de complication de l’hystérectomie abdominale est légèrement supérieur à celui de l’exérèse vaginale. Il dépend également et de manière significative des caractéristiques individuelles de la femme.

Comme dans le cas d’une hystérectomie vaginale, le saignement, l’infection, et les troubles de la cicatrisation sont les complications les plus courantes.

Les suites opératoires de cette intervention sont bonnes, mais le fait d’avoir une cicatrice abdominale, peut rendre la durée d’hospitalisation et de la reprise de l’activité un peu plus lente.

Hystérectomie laparoscopique

Dans une hystérectomie laparoscopique, l’opération est réalisée à travers la paroi abdominale mais à l’aide d’instruments minces qui sont introduites via des ouvertures de petits diamètres.

En raison du développement technique de ces dernières années, l’hystérectomie laparoscopique est de plus en plus importante comme alternative à l’exérèse utérine abdominale classique. C’est une technique considérée comme à la mode.

Un laparoscope est un tube de visualisation très mince utilisé pour visualiser les structures dans l’abdomen.

Avantages et inconvénients de l’hystérectomie robotique

La chirurgie par voie laparoscopique offre plusieurs avantages par rapport à la voie classique :

  • La grande incision abdominale n’est pas faite, et les patientes récupèrent plus rapidement de la procédure.
  • Les patientes arrivent généralement à bouger peu de temps après la procédure.
  • En plus, elle permet parfois de préparer la voie vaginale, et d’éviter une hystérectomie par laparotomie.

Indications de l’hystérectomie cœlioscopique

Cette technique opératoire est indiquée particulièrement en cas de lésions bénignes.

Parfois, les maladies malignes de l’utérus peuvent être abordées chirurgicalement en utilisant cette procédure. Surtout dans les stades précoces.

Qu’elle soit réalisée par une incision abdominale ou par une laparoscopie, l’hystérectomie dépend principalement de l’expérience du chirurgien et du type de l’anomalie utérine.

Si nécessaire, il est également possible de convertir à la voie abdominale lors d’une intervention initialement commencée par laparoscopie.

Risques et complications de la technique

Le taux de complication de cette méthode d’hystérectomie dépend fortement des antécédents de la femme.

En plus des hémorragies et des infections, les lésions de la vessie ou de l’intestin figurent parmi les complications les plus fréquentes de l’extraction laparoscopique de l’utérus.

Pourquoi les femmes ont peur de l’hystérectomie

Pour les femmes, l’utérus est lié à des sentiments très forts et primitifs, des émotions et des instincts fondamentaux.

Dans l’esprit de la femme, la sexualité, l’accouchement, la maternité, sont tous profondément liés à l’utérus, qui est considéré comme le centre de la féminité.

Lorsqu’une femme, se fait enlever son utérus, c’est-à-dire qu’elle subit une hystérectomie, les conséquences physiques et psychologiques sont nombreuses et importantes.

Il est donc essentiel que la femme soit informée de la nécessité de cette opération pour la prise en charge de sa maladie.

Pour la majorité des femmes, l’ablation de l’utérus doit signifier une nette amélioration de la qualité de vie. Si cette intervention est réalisée pour un cancer, cette chirurgie peut sauver sa vie.

Si par contre, l’indication est posée pour le traitement d’une pathologie bégnine, la femme doit être au courant du fait qu’il n’y a pas d’alternative non radicale pour soulager sa souffrance.

Il est également connu que la sexualité peut changer à la suite de l’intervention de l’hystérectomie, une amélioration ainsi qu’une aggravation de la vie sexuelle sont rapportées.

Pas moins pour ces raisons, une éducation approfondie, et une sensibilisation avant la chirurgie est souhaitable.

Il peut également être utile de consulter un psychologue, pour réduire le sentiment d’anxiété avant la chirurgie, et pour faire face aux changements potentiels.

Les risques et conséquences de l’hystérectomie

Comme pour toute intervention chirurgicale, l’hystérectomie peut entraîner des complications telles que des saignements accrus, des lésions des organes adjacents et des problèmes liés à l’anesthésie.

Après l’intervention, il existe un risque d’infection postopératoire, d’anomalies de la cicatrisation et de constitution d’adhérences.

Les risques sont différents pour chaque patiente et pour chaque intervention. Votre gynécologue traitant va vous expliquer les risques exacts liés à votre intervention.

Indépendamment de la façon dont l’utérus est enlevé, certains changements sont constants après l’intervention chirurgicale : la patiente n’aura plus de règles et ne pourra plus tomber enceinte.

Si au moins l’un des deux ovaires est préservé, il continuera à produire suffisamment d’hormones sexuelles. Si c’est le cas, il est peu probable que le patient présente des symptômes dus au manque d’hormones.

Par contre, si les deux ovaires sont enlevés en raison d’une maladie maligne, aucune hormone sexuelle ne peut être formée.

Parmi les symptômes ne plus fréquent, on trouve :

La ménopause

Chez les femmes non ménopausées, l’annexectomie bilatérale (quand les 2 ovaires sont enlevés), va entraîner chez eux des symptômes typiques de la ménopause.

Ceux-ci comprennent, les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale, les troubles de l’humeur et d’autres répercussions cardio-vasculaires et générales.

Ses symptômes sont principalement liés à la carence en œstrogène. Il s’agit d’une hormone principale de la femme, qui joue un rôle important dans la prévention des maladies cardiaques, de l’ostéoporose, est aussi un rôle dans la lubrification et la croissance du tissu du vagin.

Cependant, les traitements hormonaux de substitution peuvent soulager ou éliminer les symptômes.

L’infertilité

Il est clair que la femme ne va pas être capable d’avoir des enfants après cette intervention, tout simplement parce que la grossesse nécessite l’utérus pour se développent. Il représente l’endroit où l’embryon va se loger et se développer une fois que la fécondation de l’ovule a eu lieu.

C’est pour cette raison que cette intervention n’est pas pratiquée chez la femme qui désire avoir des enfants, sauf si elle souffre de condition grave comme le cancer.

Si les ovaires sont préservés, il y aura encore une ovulation et des changements hormonaux, mais sans saignement ni menstruation.

L’incontinence urinaire et / ou fécale

L’ablation de l’utérus entraînait une perturbation de la pression statique au niveau pelvien. Les muscles du plancher pelvien vont s’affaisser progressivement, et vont devenir moins résistants à la pression intra abdominale.

Si une prise en charge adaptée n’est pas mise en place, comme par exemple la pratique d’exercices physiques, et la prise de traitements hormonaux, cette hypotonie peut aboutir à une incontinence urinaire et / ou fécale.

Douleurs lors des rapports sexuelles – la dyspareunie

Bien qu’après environ 8 semaines de la chirurgie, la femme peut commencer à avoir des relations sexuelles, si la cicatrisation de l’incision est bonne. Souvent l’apparition la dyspareunie entraîne une grande gêne lors de cette activité.

Plusieurs causes peuvent causer cette douleur, comme le raccourcissement possible du vagin (qui dépend du type de l’hystérectomie réalisée), la rétraction de la cicatrice ou le manque de lubrification du vagin dû à la carence en œstrogène.

La diminution ou la perte totale de la sensation de plaisir sexuel

Je n’ai plus le même plaisir, rapporte un grand nombre de femmes après une hystérectomie.

En fait, après une ablation de l’utérus, de nombreuses femmes rapportent une perte significative des sensations agréables dans le vagin, et une diminution de la force des contractions vaginales pendant l’orgasme, comme ce qui peut arriver après une épisiotomie.

Physiologiquement l’utérus n’est pas obligatoirement nécessaire pour la survenue d’un orgasme, mais, l’existence de l’utérus, et surtout du col utérin, permet de simuler le nerf vague qui intervient dans la création des sensations orgasmiques, et qui passe normalement derrière utérus et le col utérin.

C’est pour cette raison que, l’hystérectomie subtotale est associée à une meilleure préservation des sensations de plaisir sexuel chez la femme.

La baisse de libido est un problème différent, il est plus associé à cette perte de sécrétions hormonales (chez les femmes qui ont subies une annexectomie bilatérale), et à l’état psychique de la patiente.

L’erreur que la majorité des gynécologues font, c’est qu’ils ne parlent pas de cette complication, ou de ce risque, avant la réalisation de l’hystérectomie. Et ce n’est qu’après la souffrance de la femme qu’ils essayent d’expliquer l’origine de ce problème.

Quels tests doit-on effectuer avant une hystérectomie ?

Indépendamment du bilan réalisé pour le diagnostic de la maladie qui a nécessité l’hystérectomie, toute femme doit bénéficier de certains tests et bilans, avant son intervention. Ces bilans peuvent influencer le traitement chirurgical chez elle.

Parmi ces bilans nécessaires, on trouve principalement :

Le frottis cervical

Si on trouve une anomalie lors de cet examen, la conduite à tenir chirurgicale peut être influencée.

Par exemple, on peut modifier la décision d’une hystérectomie subtotale par une hystérectomie totale, lorsqu’on trouve des lésions précancéreuses de haut grade au niveau du col.

Si le frottis n’est pas concluant, une colposcopie peut être proposée.

Une biopsie de l’endomètre

Aussi appelé curetage de l’endomètre, peut être nécessaire avant l’intervention chirurgicale, en cas de saignement utérin inexpliqué, pour exclure un cancer ou une lésion pré cancéreuse de l’endomètre.

On peut même être emmené à réaliser une hystéroscopie en cas de doute.

Un bilan biologique et radiologique préopératoire de base

Est souvent nécessaire avant toute intervention chirurgicale, il comporte une numération globule sanguine, un test de coagulopathie et un ionogramme sanguin, en plus une radiographie du thorax.

Toute anomalie, comme une anémie ou thrombopénie, doit être corrigé avant l’intervention chirurgicale.

La découverte d’une infection pulmonaire au cours de la radiographie des poumons, peut retarder la date de l’intervention chirurgicale, qui va être reprogrammé après guérison de l’infection.

Les femmes qui ont subi une hystérectomie doivent-elles continuer à faire un frottis cervical ?

Toute femme, ayant des antécédents de frottis anormaux, devrait subir un frottis cervical pour le reste de sa vie.

Cependant, pour les femmes qui ont subi une hystérectomie totale pour une cause bénigne, n’ont pas besoin de continuer la surveillance par frottis. Sauf dans le cas où un cancer a été diagnostiqué.

La surveillance de la tranche vaginale qui persiste après l’hystérectomie totale, est nécessaire dans le cadre de surveillance du cancer de du col, ou des autres cancers gynécologiques.

Cela est dû au fait que, ce cancer, peut réapparaître sur le site chirurgical, dans l’endroit où le col de l’utérus a été retiré. On parle alors de récidive locale.

Dans le cas d’une hystérectomie subtotale, c’est-à-dire avec respect du col de l’utérus, ce dernier doit continuer à être surveillé de façon régulière. Ça fait partie de la responsabilité du gynécologue d’aviser la patiente de la nécessité de cette surveillance.

Pour conclure

Selon la SNGOF, la majorité des femmes référées pour hystérectomie, n’ont pas vraiment besoin.

Vu les conséquences et les répercussions de cette chirurgie lourde, il faut bien mesurer les indications opératoires pour éviter toute intervention inutile.

Ressources

Age at Menarche, Level of Education, Parity and the Risk of Hysterectomy: Link

A systematic review comparing hysterectomy to less invasive treatments for abnormal uterine bleeding: Link

Patient, surgeon, and hospital disparities associated with benign hysterectomy approach and perioperative complications: Link